Leslie Kaplan est née à New-York en 1943. Elle déménage en 1946 à Paris. Adolescente, elle suit des études d'histoire, de philosophie et de psychologie. Puis elle part travailler à l'usine de 1968 à 1971. Elle participera aux mouvements de mai 68.

Ses écrits prennent en compte le monde tel qu'il est aujourd'hui, dans toute sa complexité, sa folie et son inconscience.

Les mots, la parole, le langage, ont une très grande importance pour Leslie Kaplan.

Un moyen pour elle de lutter contre une normalisation de notre société.

"Il ne s'agit pas de romantisme, d'idéalisation de la folie, il s'agit de tenir compte de la complexité du monde, et le monde humain, avec le langage, inclut le possible".

Une histoire ? Pour quoi faire ?
« Louise », c’est avant tout un échange.

Des échanges
Des échanges entre deux femmes, entre ces deux femmes et les spectateurs.

Des échanges qui sont les nôtres, des clichés, des idées reçues, maintenant acceptées comme postulats de base dans nos réflexions, nos discours ou nos débats.

Surconsommation, communautarisme, malbouffe, exploitation du corps de la femme, télé-réalité, identité nationale, religion, xénophobie…

Des phrases qui ne choquent même plus.
Pourtant si lourdes de sens et de préjugés, de stupidités parfois.
Causes d’incompréhensions, de communautarismes, de drames.

Deux femmes de notre monde, élevées tout comme nous dans le terreau de ces clichés, et qui en se renvoyant leurs interrogations saugrenues ne peuvent trouver que des réponses absurdes.
Des réponses forcément ridicules et drôles qui elles même ne peuvent rebondir que sur d’autres réflexions plus absurdes encore !

Monter « LOUISE, ELLE EST FOLLE », ne signifie pas uniquement, montrer la folie du monde, mais sa fragilité. Et en ce sens, ce n’est pas le juger, mais tenter de le comprendre.

La fragilité d’une civilisation qui a bâti ces cités avec le ciment des clichés, des préjugés, des amalgames.
Dans cette pièce, (comme dans la vie) ces amalgames, se font et se défont avec une facilité et surtout une absurdité déconcertante, mettant en exergue leur manque de fondement, mais aussi et surtout leur fragilité.
Rien d’étonnant alors à ce qu’un jour nos citadelles s’écroulent, nous ensevelissent. Ma mise en scène, ma scénographie tentent de faire état de cette fragilité du monde…

…et, (peut-être trop tard ?)  de poser la question :
Qui était folle ? Louise ? Ou nous ?

Julien ASSEMAT, metteur en scène